Ce matin, c’est rallye aérien !
Aux alentours de 10h30, c’est à notre tour de récupérer l’enveloppe de navigation.
Nous prenons alors quelques minutes pour mémoriser les 16 photos que nous allons devoir trouver en vol et observer celles des points tournants, pour lesquelles nous devrons rapporter si elles sont vraies ou fausses.
À 11h, tout est prêt et installé dans l’avion. Je m’installe alors et nous mettons en route à 11h05 avant de décoller à 11h20 ! Quelques éléments du vol et du débriefing ci-dessous.
Comme durant le premier rallye (à Niort), nous avons raté un checkpoint. La différence est que nous n’avions pas d’excuse la première fois
En sortie de circuit à Libourne, je contacte Aquitaine Info comme demandé dans les procédures radio avec le code transpondeur donné lors du briefing.
Le contrôleur aérien me fait alors remarquer qu’il me voit sur son écran avec un code « 1227 » et non « 1237 » comme demandé. Je lui explique que j’ai pourtant bien affiché « 1237 » et redémarre alors mon transpondeur. Il me demande ensuite d’afficher « 1247 » et voit alors « 1237 » sur son radar.
Cependant, durant ce temps, la navigation commence et je fais donc une confiance aveugle à mon navigateur qui avait malheureusement fait une erreur lors de son calcul des routes sur sa carte.
Le temps de m’en rendre compte, nous arrivons à l’ouest de Courtras – ville de 8 500 habitants – qu’il faut donc contourner avant de pouvoir reprendre le cap sur le Starting Point. Il est déjà 11:26:00, heure à laquelle nous devions franchir le point de départ et nous en sommes encore à 10 kilomètres.
Pour rappel, nous devons franchir chaque checkpoint avec une tolérance de ± 5 secondes par rapport à l’heure définie.
Cependant, notre retard sera si conséquent sur le point de départ que la pénalité sera la même (100 points) qu’on le franchisse ou non.
Notre décision est donc de s’en rapprocher (mais sans passer la porte, qui est trop loin et nous ferait encore perdre au moins 40 secondes) et de rejoindre le trait idéal afin de retrouver les repères tracés sur la carte et d’être sûr que l’on est sur la trajectoire sur laquelle les photos sont à trouver (300m de part et d’autre du trait idéal).
Dès lors que nous reprenons la bonne route, nous calculons rapidement le retard à rattraper avant le prochain checkpoint, au risque de prendre également des pénalités sur celui-ci.
La durée de la branche est de 8 minutes et notre retard à rattraper est d’exactement 2 minutes.
Ça risque d’être chaud mais en poussant la manette des gaz, on peut au moins y croire. C’est de toute façon notre unique solution ! 😅
Au final, nous arrivons à rattraper la totalité de ce retard sur la branche puis devons réguler la vitesse pour passer au final le TP1 avec 3 secondes d’avance sur l’heure annoncée !
Cependant, trop à droite du trait idéal comme visible sur la trace GPS, il était inutile de chercher des photos depuis la place droite. S’il pouvait y en avoir, elles étaient forcément pour le pilote
Entre les TP2 et 4, je reçois de nombreux appels d’Aquitaine qui m’informe que j’ai un problème de digits sur mon transpondeur. Pour un code « 1247 » affiché, il me voit parfois en « 1237 », parfois en « 1247 » et parfois même en « 0237 » ou « 0247 »… problématique
Difficile de faire abstraction de ce problème de transpondeur et de rentrer complétement dans l’ambiance du rallye. Résultat : jusqu’au TP4, nous loupons la majorité des photos qui de plus, se situent pour la quasi totalité de mon côté étant donné que nous avons toujours navigué trop à droite de la route.
Cerise sur le gâteau, entre les TP5 et 6, alors que nous volons en dessous des espaces aériens de classe C de Bordeaux – Mérignac (qui débutent à 2000ft), Aquitaine m’appelle pour me signaler que je suis rentré dans ce fameux espace aérien de classe C et me demande alors de descendre immédiatement de 300ft.
Je me tourne de suite vers mon altimètre qui m’indique 1900ft QNH, vérifie la pression atmosphérique réglée et signale au contrôleur que je suis bien en dessous de ses espaces, lui donnant également mon calage altimétrique. Vérification faite sur la montre, l’altitude barométrique qu’elle m’indique est cohérente avec celle affichée par l’altimètre.
Au final, je descends quand même de 300ft, me retrouvant alors à 1600ft, information confirmée à la fois par l’altimètre et par la montre. J’en profite pour demander un nouveau report d’altitude au contrôleur qui m’indique qu’il me voit à 1900ft.
Sur ce rallye aérien, nous devions rester entre 1500ft (altitude de sécurité) et 2000ft (espace aérien de Bordeaux au-dessus).
Ce couloir vertical est très utile et nous essayons de rester le plus haut possible à l’intérieur de celui-ci afin de pouvoir rattraper facilement quelques secondes de retard en piquant à l’approche des checkpoints.
Cependant, en raison de mes problèmes de transpondeur, me voilà bloqué dans un couloir qui s’étend de 1500ft à 1600ft, très peu pratique pour les 3 derniers points tournants qu’il nous reste à passer.
C’est pas grave, nous n’avons de toute façon pas le choix, il faut faire avec !
Au final, nous obtenons 292 points de pénalité sur la navigation (contre 175 sur le premier rallye) et de mémoire plus de 300 points de pénalité sur l’observation, bien moins bonne que la première fois avec ses 200 points de pénalité, conséquence d’une route trop à droite (et donc d’une recherche inutile de photos à droite) sur la majorité de ce rallye.
Content d’être de retour au sol après 1h40, vol assez fatigant en raison de sa nature : le rallye aérien fatigue énormément à la fois le pilote et le navigateur qui doivent tous les deux se repositionner en permanence sur le trait, vérifier les timings en tout point, annoncer l’approche de l’heure théorique de passage, chercher tout le long de la navigation sur les côtés si l’on aperçoit les photos en plus de la gestion habituelle du vol dont on ne doit plus avoir à se soucier durant la pratique du rallye : altitude, vitesse etc… sont des choses maîtrisées !
Cependant, il fallait aujourd’hui également se battre avec les turbulences pour rester à l’altitude choisie.
Moins de tolérance également que certains autres jours puisque nous sommes à la limite avec les espaces aériens de Bordeaux. Il est hors de question d’y rentrer, c’est à nous de faire attention à notre tenue d’altitude (malheureusement, on ne peut pas les prévoir les aléas de transpondeur…) !
On gardera quand même un super souvenir de ce vol : faire du rallye aérien en équipage soudé dans une caravane de 23 avions, découvrir de superbes paysages dans une région inconnue et plein d’autres raisons qui font que ce vol est unique
Après cette matinée fatigante, nous avons le droit à un après-midi plus calme avec la visite guidée de Saint-Émilion. Tout y passe : église monolithe ; collégiale Saint-Émilion ; tertres ; catacombes…
En rentrant aux alentours de 18h30 à l’aérodrome de Libourne, nous préparons notre vol du lendemain. Il s’agira d’une initiation à l’ANR (Air Navigation Race, à découvrir ici) qui sera suivie d’un vol « ludique » : une petite balade au départ du lac d’Hourtin et qui rejoindra l’estuaire de la Gironde puis remontera la Dordogne jusqu’à Libourne avant de prendre le cap sur Saint-Émilion et de rentrer sur Libourne.
Ce vol se fera – comme les initiations au rallye aérien – en binôme à la différence que cette fois-ci, les groupes sont laissés au choix des bleus !
En détail, cette initiation à l’ANR durera 43 minutes et 33 secondes et sera effectuée à la vitesse de 157 km/h (85kt) par l’ensemble des avions. La carte sera déjà préparée et sera distribuée avec l’enveloppe 30 minutes avant l’heure de décollage.
Le but est de rester dans un couloir de 926 m (0.5 NM) de large à la simple aide d’une carte à l’échelle 1:100 000 et en respectant avec une tolérance de ±5 secondes l’heure théorique de début et de fin de la navigation. Des virages seront à effectuer au-dessus de points imaginaires, quelque part au-dessus de l’estuaire de la Gironde par exemple. Nous en saurons plus demain
Une nouvelle fois, un grand merci à tous mes soutiens :